Généralement inconnu du grand public, François d'Orléans, prince de
Joinville, est le sixième des huit enfants du roi Louis-Philippe et de
la reine Marie-Amélie, et le troisième de leurs cinq garçons.
Né quelques années à peine après la défaite de Waterloo, c'est lui qui fut chargé en 1840 de ramener de Sainte-Hélène le corps de Napoléon à bord de la Belle Poule.
Entré dans la Marine à l'âge de seize ans, François d'Orléans fut nommé contre-amiral le 31 juillet 1843, ès qualités, serait-on tenté de dire, mais le prince de Joinville avait déjà une belle carrière à la mer derrière lui à cette époque-là et ses idées progressistes contribuèrent puissamment à faire passer la Marine française de l'âge de la voile à l'ère de la vapeur.
La révolution de février 1848 vint mettre un terme définitif à la monarchie de Juillet de Louis-Philippe et s'ensuivirent pour le prince de Joinville vingt-deux années d'exil coupées par un séjour aux Etats-Unis pendant la guerre de Sécession.
Rentré clandestinement en France en 1870, à la faveur de la chute du régime de Napoléon III, il finit par retrouver une citoyenneté dont il avait été déchu et fut élu député de la Haute-Marne.
Né quelques années à peine après la défaite de Waterloo, c'est lui qui fut chargé en 1840 de ramener de Sainte-Hélène le corps de Napoléon à bord de la Belle Poule.
Entré dans la Marine à l'âge de seize ans, François d'Orléans fut nommé contre-amiral le 31 juillet 1843, ès qualités, serait-on tenté de dire, mais le prince de Joinville avait déjà une belle carrière à la mer derrière lui à cette époque-là et ses idées progressistes contribuèrent puissamment à faire passer la Marine française de l'âge de la voile à l'ère de la vapeur.
La révolution de février 1848 vint mettre un terme définitif à la monarchie de Juillet de Louis-Philippe et s'ensuivirent pour le prince de Joinville vingt-deux années d'exil coupées par un séjour aux Etats-Unis pendant la guerre de Sécession.
Rentré clandestinement en France en 1870, à la faveur de la chute du régime de Napoléon III, il finit par retrouver une citoyenneté dont il avait été déchu et fut élu député de la Haute-Marne.
Grand témoin du XIXe
siècle français, François d'Orléans fit également preuve d'une
indubitable fibre artistique avec à la fois des talents d'écrivain et
d'illustrateur.
Cet homme du monde fréquenta assidûment les scientifiques et artistes de son temps, parfois très intimement, d'ailleurs, puisqu'on lui connut plusieurs maîtresses, dont Madeleine Brohan, nommée 273e sociétaire de la Comédie-Française en 1850 et décédée la même année que lui, en 1900.
Cet homme du monde fréquenta assidûment les scientifiques et artistes de son temps, parfois très intimement, d'ailleurs, puisqu'on lui connut plusieurs maîtresses, dont Madeleine Brohan, nommée 273e sociétaire de la Comédie-Française en 1850 et décédée la même année que lui, en 1900.
J'ai
la chance de posséder quelques objets liés à ce personnage haut en
couleurs : trois livres passés entre ses mains à l'occasion de dédicaces et deux lettres autographes.
Un simple De la part de l'auteur sur cet exemplaire anonyme d'Etudes sur la Marine paru à Paris en 1859, car il y avait, à cette époque, un interdit placé par Napoléon III sur tout ce qui émanait des Orléans.
Ce n'est que plus tard que le propriétaire originel de cet ouvrage rendit un vibrant hommage au prince de Joinville et à sa lignée...
Pour finir, une lettre autographe du prince de Joinville écrite lors de l'expédition du Maroc, en 1844 :
Pluton, 10 juillet (1844)
Commodore,
J'ai essayé vainement ce matin de faire distinguer des signaux à Algésiras ; pavillons, coups de canon, rien n'a fait impression. Nous distinguions parfaitement les vôtres, mais vous étiez occupé de votre mouillage et le Suffren pensait plus à se garantir du soleil derrière ses rideaux qu'à veiller le Pluton. Or donc voici ce que je voulais dire. Envoyez le Gassendi faire son charbon ici ; permettez à mon état-major de communiquer par lui avec Gibraltar : nous aurons vers 3h soit le Rubis, soit le Grégeois pour ramener les curieux.
Faites ramener mon le canot du Pluton par le Gassendi et envoyez-moi Nau avec papier et plumes. Le Grégeois partira ce soir pour France, permettant d'écrire.
Si vous pouvez venir ici, je serai charmé de vous voir et de causer avec vous.
Je compte ce soir vers 6 ou 7 h du soir aller me réinstaller à bord du Suffren.
Tout à vous,
Fr . O.
Commodore,
J'ai essayé vainement ce matin de faire distinguer des signaux à Algésiras ; pavillons, coups de canon, rien n'a fait impression. Nous distinguions parfaitement les vôtres, mais vous étiez occupé de votre mouillage et le Suffren pensait plus à se garantir du soleil derrière ses rideaux qu'à veiller le Pluton. Or donc voici ce que je voulais dire. Envoyez le Gassendi faire son charbon ici ; permettez à mon état-major de communiquer par lui avec Gibraltar : nous aurons vers 3h soit le Rubis, soit le Grégeois pour ramener les curieux.
Faites ramener mon le canot du Pluton par le Gassendi et envoyez-moi Nau avec papier et plumes. Le Grégeois partira ce soir pour France, permettant d'écrire.
Si vous pouvez venir ici, je serai charmé de vous voir et de causer avec vous.
Je compte ce soir vers 6 ou 7 h du soir aller me réinstaller à bord du Suffren.
Tout à vous,
Fr . O.