lundi 17 juin 2024

Citation avortée

 

J'ai de tout temps rechigné à m'épancher à l'écrit. Enfin, oui et non, car je me rends bien compte que c'est depuis toi (depuis cette absence de toi) que j'ai cessé d'écrire : l'écriture m'est devenue sans objet, presque obscène tant elle est à présent vide de toi et remplie de ma propre vacuité. Aujourd'hui encore j'ignore si j'irai jusqu'au bout de cette démarche - nous verrons bien si l'article reste en ligne.

J'ai cherché en vain la citation d'Yves Simon qui cadrerait avec l'humeur du moment, alors je prends tant bien que mal le relais de l'écrivain défaillant. Il fait partie de cet héritage que tu as laissé derrière toi. J'ai acheté le livre (la même édition que le tien, si mes souvenirs sont bons), mais ne l'ai jamais lu de bout en bout. C'était au-dessus de mes forces, je crois : comme marcher pas à pas dans tes traces. Au lieu de cela, je l'ai ouvert au petit bonheur la chance, ne lisant au mieux que quelques pages à la fois, sans ordre prédéfini - une lecture "façon puzzle", pour nier toute chronologie établie et remettre sans cesse au lendemain le mot fin. Il y a sans doute derrière ce procédé peu orthodoxe une volonté de garder le dossier ouvert : tu n'es pas et ne seras jamais un cold case pour moi. J'aimerais que ce soit le cas (je préfèrerais), mais je n'y parviens pas : tu es insurpassable.

toiHAISmoi

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